Au moment de s’endormir, une vision complète d’un pays craquelé, si intense que j’ai ressenti physiquement la souffrance de la soif, l’appel désespéré par les plantes, la terre, hommes et bêtes desséchés et ardents.
Et puis la venue, enfin, de l’eau, je voyais les premières gouttes imprégner la poussière, combler les fissures, plier les têtes jaunes des herbes, laver les feuilles restantes, faire reluire le visage radieux des humains.
Ca ne s’est pas arrêté là, ensuite j’ai eu droit à l’humidité qui s’installe, lourde, insistante, l’odeur du bois détrempé, les tissus qui moisissent un peu, toutes les activités interrompues ; plus d’autre solution que d’être un chat qui regarde tomber la pluie à l’abri d’une véranda.